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Pays avec le taux de lecture le plus bas : classement et analyse

Un chiffre brut sur la table : en 2023, le classement PISA indique que plusieurs pays, malgré des budgets éducatifs constants ou en hausse, voient le niveau de lecture de leurs élèves de 15 ans reculer dangereusement. Certains membres de l’OCDE jadis cités en exemple se retrouvent relégués parmi les moins performants en compréhension de l’écrit.

Le fossé se creuse d’une édition à l’autre. La France, elle, enregistre une dégringolade historique, son score n’ayant jamais atteint un niveau aussi bas depuis la première enquête. Ce résultat interroge bien au-delà de la salle de classe et remet en cause la pertinence des choix éducatifs actuels.

Comprendre le classement PISA 2023 : des écarts de lecture révélateurs entre les pays

L’enquête PISA 2023 expose avec netteté des écarts considérables de niveau de lecture entre les pays. À l’est, Singapour, le Japon, la Corée du Sud, ou la Chine affichent des résultats remarquables : exigences, pression scolaire, implication des familles, tout concourt à renforcer la réussite. Ces systèmes maintiennent un cap solide, loin devant la moyenne OCDE. À l’opposé, plusieurs pays européens, parmi lesquels la France, glissent peu à peu dans le classement, leurs élèves rencontrant des difficultés accrues en compréhension de l’écrit.

En France, le constat est sévère : le score moyen chute à 474 points, désormais en dessous de la moyenne OCDE. Ce niveau n’avait jamais été aussi bas depuis vingt ans. Malgré des réformes successives et la volonté d’améliorer le système, la tendance négative se poursuit. Des pays voisins suivent le même sillage, comme la République tchèque, la Slovaquie ou l’Italie, preuve que ce déclin ne concerne plus seulement des cas isolés mais s’étend à une partie de l’Europe.

Édition après édition, le fossé se creuse davantage. Les systèmes réputés solides à l’est montrent des signes de fatigue, tandis que certains émergents progressent doucement en misant sur l’éducation. PISA ne s’arrête pas à la lecture : mathématiques et sciences sont également examinées, révélant des déséquilibres qui en disent long sur la transition éducative en cours dans le monde entier. Les écarts se renforcent, interpellant sur la nécessité de repenser les politiques scolaires avant que la situation ne se dégrade davantage.

Pays en difficulté : qui affiche le taux de lecture le plus bas et quelles en sont les causes ?

L’analyse des données PISA élève certains pays en fin de classement, confrontés à d’importantes difficultés de lecture. Parmi eux, la République dominicaine, le Kosovo ou la Macédoine du Nord enregistrent des scores bien inférieurs à la moyenne. Qu’est-ce qui explique ces résultats ?

Plusieurs facteurs se croisent : instabilité du système scolaire, accès trop limité aux livres dans la jeunesse, faible alphabétisation des adultes, contexte politique compliqué, manque de ressources. La pandémie de ces dernières années n’a fait qu’isoler davantage des élèves déjà en difficulté.

Voici quelques pays particulièrement touchés dans les dernières analyses :

  • La République dominicaine, qui stagne en-dessous des 350 points en lecture.
  • Le Kosovo et la Bosnie-Herzégovine, où la lecture et les mathématiques peinent à décoller.
  • La Macédoine du Nord et le Kazakhstan, dont les progrès restent insuffisants pour sortir du bas du tableau.

La Bosnie-Herzégovine ou encore le Costa Rica peinent, elles aussi, à offrir les conditions nécessaires pour redresser la barre, avec des écoles souvent mal équipées et un manque de soutien aux enseignants. Introduire le numérique, investir dans la formation, revoir profondément les méthodes pédagogiques : la route sera longue avant d’inverser la tendance. Les contrastes persistent, révélant les effets de choix politiques et d’investissements inégaux selon les contextes nationaux.

Jeune fille en uniforme dans une classe aux murs écaillés

Quel impact pour la France et quelles pistes d’amélioration face à ces résultats ?

La France demeure à peine au-dessus de la moyenne OCDE en lecture, distancée par un groupe de tête composé de Singapour, du Japon et du Canada. Le recul s’accentue, amplifié par une fracture sociale marquée et des inégalités territoriales dans l’accès au numérique.

Sous le vernis de l’uniformité, le système français se rigidifie. Les élèves bénéficient encore trop rarement d’un accompagnement individualisé. Dès la maternelle, le contexte social pèse déjà sur les trajectoires. Les livres circulent avant tout dans les zones urbaines denses, alors que de nombreux territoires restent sous-dotés. Si le numérique se développe, il échoue à compenser la baisse de la pratique de la lecture, en particulier chez les plus jeunes.

Quelques pistes méritent d’être approfondies pour espérer progresser :

  • Développer l’accès au livre dès le plus jeune âge, en incluant familles et collectivités dans la démarche.
  • Renforcer la formation des enseignants sur le long terme et ouvrir la pédagogie à l’innovation numérique.
  • Donner davantage envie de lire, varier les supports, multiplier les liens avec bibliothèques et librairies pour enrichir l’environnement culturel des élèves.

Des expériences locales montrent de premiers effets, mais pour enrayer la spirale du déclin, il faudra un investissement collectif, durable et visible dans le temps. C’est à cette condition que chaque rentrée pourra porter une promesse : que la lecture reprenne sa place au cœur du parcours scolaire, et que la prochaine évaluation ne soit plus redoutée mais saisie comme une opportunité de progrès partagé.