Augmentation prévue en France pour 2025 : tendances et prédictions
3,5 % : ce chiffre n’est pas un mirage, mais la hausse moyenne des salaires bruts attendue dans le secteur privé en France pour 2025, d’après les études de rémunération de référence publiées ce printemps. Ce mouvement de fond s’accompagne d’un ralentissement de l’inflation, qui ne retrouve pas pour autant les seuils d’avant 2021. Un contraste qui redessine les marges de négociation, les attentes et les arbitrages au sein des entreprises comme chez les salariés.
La Banque de France prévoit une inflation avoisinant les 2,5 % pour l’année prochaine. Dans le même temps, les négociations annuelles obligatoires font émerger de nouveaux critères, entre la revalorisation du Smic et les pénuries de main-d’œuvre qui s’aggravent dans des secteurs stratégiques. Ce tableau, loin d’être uniforme, reflète aussi bien les disparités régionales que les dynamiques propres à chaque branche professionnelle.
Plan de l'article
Quelles sont les prévisions d’augmentation de salaire en France pour 2025 ?
Les instituts spécialisés peaufinent leurs projections et livrent un panorama nuancé des futures hausses salariales en France. D’après WTW, les entreprises françaises devraient appliquer une augmentation médiane de 3,5 % en 2025, après un pic à 3,8 % en 2024. Ce ralentissement s’explique par une inflation qui marque le pas, mais la tension sur le recrutement et les négociations annuelles obligatoires (NAO) entretiennent la dynamique haussière.
Voici quelques estimations issues des principaux cabinets de conseil sur le marché :
- Mercer estime que la hausse moyenne atteindra 3 %.
- Robert Half anticipe une progression de 2,7 %.
- LHH avance une hausse de 2,8 %.
- PageGroup fait preuve de prudence, avec des prévisions entre 1,5 et 2 % selon les secteurs.
Ces chiffres cachent pourtant d’importantes disparités selon les profils professionnels. Les fonctions support, en particulier les ressources humaines, enregistrent parfois des hausses allant jusqu’à 6 % (source Robert Half). Les spécialistes de l’IT et les métiers jugés pénuriques disposent d’un avantage indéniable : une mobilité professionnelle bien négociée peut se traduire par un bond salarial de 15 à 20 %. Ce sont ces profils-là que les entreprises s’arrachent, quitte à revoir à la hausse leur politique de rémunération.
Les écarts demeurent d’un secteur à l’autre. Industrie, technologie, logistique : ces domaines tirent la moyenne vers le haut, contrairement à d’autres plus exposés à la conjoncture. Par ailleurs, le Smic continuera d’imprimer sa marque sur la structure des rémunérations, notamment dans les organisations à forte proportion de bas salaires. Les données des années précédentes servent de points de référence, mais la tension persistante sur l’emploi et la bataille pour attirer les compétences rares accentuent la dynamique salariale dans des segments bien identifiés.
Facteurs économiques et sociaux : ce qui influence la hausse des salaires
L’environnement économique dicte largement l’évolution des salaires. Les prévisions de croissance du PIB oscillent entre 0,7 % et 0,9 % pour 2025 (Banque de France, Insee). Cette stabilité modérée laisse aux entreprises une marge de manœuvre pour anticiper les hausses de rémunération, tout en veillant à préserver leur équilibre financier.
Les tensions sur le marché de l’emploi restent vives. Les difficultés de recrutement dans de nombreux secteurs obligent les employeurs à repenser leur attractivité. Plusieurs mesures sont alors mises en place : modification des grilles salariales, versement de primes exceptionnelles, ajustement des avantages sociaux. Les négociations annuelles obligatoires s’imposent comme l’un des principaux leviers, aussi bien dans les sociétés françaises que dans les filiales étrangères opérant sur le territoire.
La réglementation évolue et pèse déjà sur les politiques salariales. La directive européenne sur la transparence des rémunérations, prévue pour 2026, commence à produire ses premiers effets : les entreprises s’organisent pour publier des indicateurs, clarifier leurs pratiques et harmoniser leur grille salariale. De plus, la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) introduit l’obligation d’intégrer la question des salaires dans les rapports extra-financiers, ce qui incite à une réflexion plus globale sur la politique de rémunération.
L’inflation, même en repli, reste dans tous les esprits. La défense du pouvoir d’achat demeure une priorité pour de nombreux salariés. Les arbitrages entre revalorisation collective et reconnaissance individuelle structurent désormais le dialogue social à l’approche de 2025.

L’inflation en 2025 : quel impact concret sur le pouvoir d’achat des Français ?
La Banque de France prévoit une inflation limitée à 1,6 % pour 2025. Après deux années de tensions sur les prix, ce reflux change la donne : les salariés pourraient enfin voir leur rémunération progresser plus vite que le coût de la vie. Selon les panels de WTW, Mercer ou Robert Half, la hausse des salaires dépasserait nettement la progression de l’indice des prix à la consommation. Un retournement de situation inédit depuis 2021 : le pouvoir d’achat repartirait ainsi à la hausse.
Sur le terrain, plusieurs paramètres entrent en compte et donnent corps à ces prévisions :
- La majorité des salariés profite d’une dynamique favorable, avec des augmentations qui dépassent l’inflation annoncée.
- Le marché immobilier reprend de la vigueur, sous l’effet de la baisse des taux d’intérêt et d’une remontée attendue des transactions (jusqu’à 900 000 ventes selon certaines estimations).
- Les prix de l’immobilier devraient progresser d’environ 2 %, une hausse mesurée, loin des flambées précédentes.
Un taux de chômage stabilisé autour de 7,8 % traduit des tensions persistantes sur l’emploi. Cela contraint les employeurs à revoir leur politique de rémunération pour fidéliser et séduire les profils les plus recherchés. Pour les ménages, l’équation s’annonce favorable : salaires en hausse, inflation sous contrôle, accès au crédit qui s’améliore. Ce faisceau de signaux positifs pourrait bien transformer le climat social, offrant aux Français un nouveau souffle après plusieurs années de crispations.